S comme sang, sueur, sperme, salive. Véritable coït olfactif, «Sécrétions Magnifiques» nous emporte au faîte de la jouissance, ce moment chaque fois inédit où le désir triomphe de la raison. La tension masculine, toute en notes aigües, libère sa décharge d’adrénaline dans une cascade d’aldéhydes. L’effet fraîcheur est saisissant. Puis le parfum révèle son côté métallique, précis, acéré comme un désir inassouvi. On est sur le fil du rasoir… Les peaux en sueur ont la saveur du musc et du santal. L’effet marin, légèrement salé, excite les papilles et met l’eau à la bouche. Les langues et les sexes se trouvent, le plaisir explose, et tout bascule. Mécanique des fluides, confusion des genres. Ce parfum subversif, dérangeant, provoque l’adhésion ou le rejet total. Les joutes amoureuses se satisfont rarement des demi-mesures… Entre Don Juan et la femme offerte, c’est le dépôt des armes, mais qui s’incline devant qui?